Pour un Masculin Conscient
- Jean-Guy
- 14 mars 2015
- 4 min de lecture
Être Père
J'avais 23 ans, j'étais à fond dans mon travail, dans les relations sociales, les festivités. Je n'étais qu'un gosse et j'aimais cette vie là. Mon couple n'allait pas bien, mais à cet âge là on croit avoir une vie pour régler les soucis et faire mieux. Un beau jour au retour de mon travail, ma compagne du moment m'annonce la venue de mon premier enfant. La situation oblige, j'affiche un sourire. Je la prends contre moi, elle pleure de joie. Moi je souris. Mais à l'intérieur de moi : le désarrois. Je n'étais pas prêt. Mais quel "monstre" irait ne pas "assumer" un heureux événement ? Je n'étais qu'un gosse. Qui étais-je pour accueillir un enfant, je ne voyais vraiment pas ce que j'allais bien pouvoir lui offrir. Voilà un monologue intérieur et plein de jugements que j'entamais à ce moment précis... Et pourtant.... Si je suis totalement honnête avec moi quelques mois auparavant, malgré le souhait ferme de ne pas vouloir d"enfant, dans ce couple pas épanouis, mais dans un instant de communion et d'amour profond avec ma compagne, je m'entends dire comme une prière: si je dois avoir un enfant, c'est dans cet Amour que je le conçois. La porte avait été ouverte et une petite Âme allait venir : J'allais être père. Mon propre père m'a légué beaucoup de belles qualités mais aussi beaucoup à guérir. Il avait peur de laisser exprimer "son enfant" de sorte que dans les rares jeux avec lui , je ressentais son désir d'être ailleurs. Pour lui, les enfants c'était pas trop son truc. Ses émotions malgré son hypersensibilité, ils les refoulaient. Il fallait donc à son instar que je ne pleure pas mes douleurs. C'est dans ces couleurs là, un
petit résumé, ce que j'avais à offrir à ma fille. Car on peut se battre très très fort contre ce que nous ont légué nos parents. Faire comme si ça ne faisait pas parti de nous ou alors conforter cet héritage de façon exponentiel. Il n’empêche, nous sommes la somme de nos deux parents tant dans leurs qualités que dans leurs limites. J'ai été le papa fier de sa fille. Elle était tellement mignonne ! Mais quand elle pleurait trop à mon goût, je la regardais furieusement pour qu'elle se taise. Quand elle me disait "Papa, viens jouer avec moi". "Non, Je suis occupé sur l'ordi". J'avais travaillé 50 heure, j'allais pas m'occuper de ma gamine en plus !!! je me trouvais alors une échappatoire pour m'occuper à autre chose et fuir cette rencontre. J'ai donc fui mon rôle de père et j'ai même pris cette fuite du Québec à bras le corps pour aller en France. Elle n'avait que trois ans. Nul besoin de dire qu'avec ma fille les relations ne sont pas bonne aujourd'hui... Et j'en souffre tout comme elle. Je rencontre un autre couple, et heureusement la possibilité d'avoir un enfant était quasiment nul. Nous tenions tout deux fermement à notre indépendance. Pourtant dans la troisième année de ce couple, une petite Âme se présente (ça se bouscule aux portes pour venir sur Terre !!!) . Même réaction, tout pareil !!! A nouveau quel monstre j'aurais été de dire non à cet enfant dans un couple totalement en péril. Mais quel homme suis-je...? Quel jugement ! Je me suis fait à l'idée de ce nouvel être... enfin je croyais. Je me suis donc trouvé un travail qui me permettait de fuir un semaine par mois dans une autre ville. Sans prendre toutes les responsabilités, après 6 ans de mariage la fin de ce couple est arrivé. Mon garçon avait trois ans, le même âge que ma première fille quand je suis parti.
Arrive à ma vie ma Flamme et je ressens l’intensité d'Amour qu'il y a entre nous. Tout est magique et évident ce couple me comble... Mais..... Elle a trois enfant.... Oui et les enfants c'est pas mon truc lui dis-je dès le départ... Nous avons les deux une résidence alternée pour les enfants et 4 enfants à nous deux, sans compter ma fille restée au Québec. Je me disais au début de cette relation: dommage que nous n'avons pas les moyens d'avoir chacun notre appart et d'en louer un troisième pour la semaine où on se retrouverait seuls en amoureux !!! Oui je cherchais à fuir. Encore... Elle savait que les enfants ça n'était pas mon truc, à elle je le lui ai dit. et au bout de quelques mois, 2 peut-être.... Un jour elle me dit, "je sais que tu souhaites ne pas vivre une vie de famille, et moi je ne peux être une semaine quelqu'un et la semaine d'après une autre sans jamais concilier les deux... Je t'avais dit que je respecterais ton choix et c'est pour ça que je te le dis maintenant, c'est le début.... mes enfants font aussi parti de ma vie, je ne suis pas maman qu'une semaine sur deux, je le suis c'est tout... et je crois qu'il nous faut maintenant poser véritablement les choses.". J'avais mon garçon un w-e sur deux... Je sentais ce chemin là, malgré mes peurs, je voulais plus que tout être avec elle.... Maintenant je me sentais de taille à choisir une voie inexplorée... Elle m'offrait le choix.... J'étais libre de prendre le chemin que je voulais... J'étais libre de le vouloir... vraiment. Et je décidais donc de partir vivre avec elle...et ces trois enfants !!! Ils m'ont accueilli avec beaucoup d'Amour. Ils me trouvaient chouette, et nous avons beaucoup ri... Mon fils s'est uni à la fratrie... Et ma compagne m'a laissé pleinement participer à l'éducation, aux tâches, et aux joies... Ça allait de soi entre nous. Elle honorait autant l'homme heureux qui la rendait heureuse, que le père responsable et fiable qui s'éveillait en moi à leur contacte. Et en m'incitant à jouer (je n'avais aucune obligation envers eux , ce n'était pas MES enfants), ils m'ont transformé. Et dans une grande douceur, je retrouvais en moi un enfant que j'avais délaissé depuis longtemps. C'est en chérissant cet enfant en moi , que je suis devenu Père. Mais bien entendu les portes sont restées ouvertes voyez-vous... Quelques mois plus tard, neuf environ... Dans tout l'Amour qu'on pouvait vivre ma compagne et moi, se présente une nouvelle Âme (oui, oui, ça se bouscule aux portes vous dis-je !!!). Et Cette fois, dans toute la puissance de mon mental j'exprime mon refus à celle qui pouvait tout entendre. Et dans tout son accueil elle accepte mon refus même si... Je ne suis pas en mesure de l’accueillir. Or dans cette union dans laquelle depuis le début, je me sens transformé, bousculé aussi mais tellement épanoui et grandi, je suis aimé, et j'aime cette vie, cette famille. Alors quand j'ai ressenti l'appel de la vie, dans toute la puissance de mon choix, je l'ai voulu. J'étais prêt. Mon petit dernier a aujourd'hui deux ans et il complète et peaufine amoureusement ma formation de papa. Et Oui si une femme lorsqu'elle est enceinte, change d'énergie dans les trois premiers mois pour accueillir celle de la maman. Il en est pas de même pour les papas. Donc, pour être vraiment assuré que ma formation était bien en marche, j'ai aussi pleinement choisi d’arrêter le travail pour exercer le privilège et merveilleux métier de papa à plein temps et pleine conscience. Offrir mon temps à ma famille est mon premier pas concret dans ce chemin d'accomplissement en tant que père. Ça n'est pas qu'un privilège de Maman vous savez. Nous sommes loin d'être riche au sens monétaire mais la richesse que nous apporte une vie totale de famille est sans égale. Mon garçon de 7 ans vient depuis plus d'un an en résidence alternée et j'ai invité ma fille du Québec à venir vivre avec nous. Je ne sais pas si un jour cela se fera mais quoi qu'il en soit quand elle le souhaitera je suis là car j'ai choisi d'être Père.

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